Photographie naturelle : et si je vous racontais pourquoi j’ai tout changé ?!
Hello, moi c’est Sara. Je suis photographe professionnelle dans le Var depuis 2012 mais pratique la photographie naturelle… depuis un peu moins longtemps.
Parce que oui, j’ai longtemps cru qu’il fallait poser, arranger, tout contrôler. Que la photographie devait être “parfaite”. Mais un jour, la vie m’a remise les pieds sur terre…
Et c’est ce que je viens vous partager aujourd’hui : ce qui m’a transformé. En toute sincérité, je vais vous parler de mes prises de conscience. De mes montagnes russes intérieures. De ce qui m’a menée, petit à petit, vers une photographie plus humaine et plus vraie.
Je ne parlerai pas de mon parcours professionnel mais bien de mon cheminement émotionnel et personnel. Donc si c’est mon parcours professionnel qui vous intéresse, je vous invite plutôt à lire cet article : Mon parcours pour devenir photographe professionnelle. J’y parle aussi de mes déclics mais ici, j’approfondis un peu – beaucoup – plus.
Je suis donc photographe spécialisée dans la photographie naturelle et ce chemin, je ne l’ai pas choisi au hasard. C’est ma maternité, mes joies, mes désillusions – et mes kilos de grossesse 😅 -, qui ont dessiné cette trajectoire.
Je suis Maman de Manon (2016) et Néo (2020). Et mon plus grand rêve, bien avant celui d’être photographe à mon compte, c’était celui-là : devenir maman, porter la vie, fonder une famille.
Mais ça ne s’est pas du tout passé comme prévu. Et c’est exactement ça qui a tout transformé… Je vous raconte :
Ma maternité : entre rêve et réalité
2016 – J’allais devenir maman pour la première fois. Un rêve que je portais depuis toujours, presque viscéralement. Je m’imaginais déjà peindre la chambre en chantant telle une princesse Disney, écrire un carnet de grossesse au fil des lunes et savourer chaque instant les mains posées sur mon ventre.
Mais non, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé.
Et la réalité m’a percutée de plein fouet dès les premières semaines. J’ai pris plus de 20 kilos, mes pieds ont doublé de volume et mes hanches ont commencé à se zébrer façon tigre violet #glamourtoujours. Mon dos me lançait à chaque pas et à la plage, j’étais déjà équipée côté bouées. Bref, tout sauf l’image Pinterest & Instagram qu’on nous vendait à l’époque. Aujourd’hui on est dans un autre extrême d’ailleurs mais c’est un autre sujet… Ce n’était pour moi que le début d’un chamboulement beaucoup plus profond.
Avant d’être Maman j’étais déjà photographe
Photographe professionnelle depuis 5 ans, je passais mes week-ends à capturer l’amour : des mariages, puis des grossesses et des naissances. À cette époque, le style en vogue, c’était les robes de grossesse qui volent dans le vent, les poses travaillées, les studios photos. Et comme tout le monde, j’en rêvais aussi un peu. Enfin… j’en voulais quelques-unes, histoire de ne pas passer à côté du truc. Mais au fond, je sentais déjà que ce n’était pas totalement moi.
J’ai donc un de mes amis, photographe du Var aussi, qui exauce mes voeux et m’offre une séance grossesse. Les photos étaient magnifiques, j’étais comblée… en surface.
Il manquait seulement un petit quelque chose. Un truc que je ne savais pas encore nommer. Un peu plus de nous. Un peu plus de vrai..

Photo de ma fille et moi : Lucia Gohaud
Puis ma fille est née.
Ça y est. Je suis enfin Maman. Je découvre la maternité profonde, l’allaitement, les nuits courtes et les cacas jaunes dorés… et je suis heureuse. C’est d’ailleurs plus facile que ce que j’imaginais cette fois. Mais c’est clairement à l’opposé de l’image édulcorée que m’avait vendu la toile internet.
Côté photo, là encore, je rêve de décors girly, d’images parfaites, originales et tendances. Et dès son 6ème jour de vie, je décide de lui faire moi même sa première séance de portraits.
J’avais en tête ces images de nouveau-nés “posés”, emmaillotés avec les petites mains sous le menton. Je connaissais les techniques, j’étais formée et je pratiquais un peu. J’ai donc commencé à la manipuler doucement, à la positionner avec soin. Et là…
Mon cœur de maman a crié NON.
Impossible à expliquer rationnellement. Elle dormait, elle ne pleurait pas. Et pourtant, j’avais l’impression de forcer quelque chose. De l’instrumentaliser, malgré toute ma bienveillance. Pouvait-elle seulement donner son avis ? Bref, ce n’était pas son rythme. Ce n’était pas nous. Ce n’était pas ce que nous vivions et je ressentais énormément de culpabilité alors…
J’ai tout arrêté.
La photographie naturelle : une évidence
Les semaines ont passé et j’ai continué à la photographier. Des moments pris sur le vif, des bains, des câlins, des sourires spontanés…
Et plus tard, au moment d’imprimer nos souvenirs, un constat s’est imposé. Les photos qu’on chérissait le plus n’étaient pas les mises en scène. C’était les photos naturelles. Celles qui racontent vraiment. Qui laissent la vie s’exprimer sans filtre.
Celles où l’on se reconnaissait, nous trois, imparfaits et profondément vrais mais sublimés par le cadre, la composition et les émotions figées.
Et ce jour-là, j’ai compris. Ce que je voulais offrir en tant que photographe, ce n’était pas juste des belles images. C’était ça. Des images justes. Des traces de tendresse. Des preuves d’amour. Du beau dans le chao.
En direction de la photographie naturelle
Ce que je venais de vivre durant ces première années de maternité et de parentalité m’avait bouleversée. En tant que maman, bien sûr. Mais aussi et surtout en tant que photographe.
En devenant maman, une part instinctive de qui j’étais s’était quelque part réveillée. Je m’écoutais plus. J’observais plus. Et tout ce que je vivais et apprenais venait doucement éroder les automatismes que j’avais intégrés jusque-là dans mon travail et ma vie personnelle. Je ne voulais plus “fabriquer” un souvenir, je voulais le cueillir. Laisser les silences, les imperfections et les vraies connexions exister vraiment.
Ce n’était pas une décision business. C’était une évidence personnelle.
Mais c’était sans compter sur les dernières formations auxquelles j’allais participé. Sans les dernières injonctions qui me feraient hésiter. Sans ces challenges et ces peurs qui me feraient ralentir et encore, réfléchir.

Déconstruire…
Quelques temps après la naissance de Manon, je continuais à faire évoluer mon approche. Mais en coulisses, je vivais encore une forme de tiraillement.
J’avais ouvert un studio photo en lumière naturelle parce qu’à l’époque, ça semblait être la suite logique. J’avais besoin de prouver. J’appliquais ce qu’on m’apprenait..
Mais très vite, j’ai senti que ce cadre ne me correspondait pas.
Premièrement, je passais plus de temps à photographier dehors, au contact de la nature. Parce que c’est ce que ma clientèle recherchait – mais ça ne m’étonne plus aujourd’hui… -. Et deuxièmement, je me sentais à l’étroit. Pas juste dans l’espace. Mais aussi dans ma manière d’accompagner les familles, dans ma créativité, dans ma vision.
Alors j’ai pris une nouvelle décision : j’ai fermé le studio.
…pour reconstruire
Pas sur un coup de tête, mais comme un acte de respect de soi. Une manière de me dire “ok, maintenant, on fait à ta façon”. Parce que j’ai aussi réalisé que poser dans un lieu qui ne dit rien de nous était trop impersonnel pour moi. Que cela manquait de sens… Faire une séance dans une maison de location, poser devant un sapin qui n’est pas le vôtre, dans une baignoire qui ne vous appartient pas, ça me laisse un goût d’inachevé. Pour moi, il manque du vrai, il manque une histoire, il manque de la personnalité.
Ce que j’aime profondément dans la photographie naturelle, dans celle que je pratique aujourd’hui, c’est qu’elle dit quelque chose de vous. Pour de bon.Et même si votre intérieur ne vous semble « pas assez ». Même s’il n’est pas parfaitement rangé, parfaitement éclairé ou parfaitement Instagrammable, il est vrai. Il est vous. Et ça suffit.
Je trouve ça merveilleux, aujourd’hui, de pouvoir créer du beau là où on ne l’attend pas forcément. Parce qu’il suffit d’une belle lumière, d’une vraie émotion… et du regard du photographe. Et là, on tient quelque chose qui a du sens. Quelque chose que vos enfants regarderont plus tard en se disant : “ah oui, on vivait ici à ce moment-là. C’était chez nous.”Peu de décors peuvent en dire autant.
Et là, tout s’arrète !
2020. Je suis enceinte de mon petit garçon. Et coup de théâtre : le confinement.
Une pause imposée salvatrice qui me fait carrément arrêter la photo. Mais j’en profite pour expérimenter autre chose (en plus de profiter de ma grossesse) : je me lance dans la création de jouets en bois pour enfants. Un projet éthique, joli, qui parlait de valeurs et d’émotion – toujours hein ! – Et ça a fonctionné.
Mais en moi, ce n’était toujours pas ça. Parce que la photographie, au fond, ce n’était pas juste une passion ou un métier. C’était devenu un outil de transformation personnelle, un espace d’expression, presque une thérapie silencieuse. C’était l’un des meilleurs moyens que je connaisse pour transmettre l’amour et la liberté d’être soi.
J’étais devenue intimement convaincue d’une chose – mais sans jamais l’avouer – : la photographie a un pouvoir magique !
Alors j’ai profité de mon bébé. J’ai appris tout ce dont j’avais besoin d’apprendre dans cette merveilleuse aventure qu’était « Manéo » puis j’ai repris la photographie naturelle, quand je le sentais. Quand je considérais avoir tout déconstruit pour re-construire. À ma façon.


Photographie naturelle : vivre pour mieux transmettre
Puis j’ai repris. Doucement. Cette fois-ci, en me posant les bonnes questions.
Je me suis interrogée sur mon rapport à la photographie. Sur ce qu’elle éveillait en moi. Sur ce que je voulais vraiment transmettre.
J’ai questionné mon entourage, mes proches, mes clients. J’ai écouté leurs mots, leurs silences, ce qui vibrait quand ils parlaient de leurs souvenirs. J’ai affiné mon approche. Encore. Encore un peu plus. J’y ai intégré mes convictions personnelles, mon intuition et juste ce qu’il faut de méthode et d’astuces pour tenir un cadre tout en laissant place à l’imprévu.
Et au bout du compte, une chose est devenue limpide :
Vivre et expérimenter sont les meilleurs des enseignements.
Ce que j’ai appris dans les livres ou les formations m’a évidemment nourrie, mais ce qui m’a façonnée en profondeur, ce sont les expériences de vie : Mes enfants. Mon chemin. Mes essais, mes erreurs et mes passions.
C’est ce mélange, entre vécu sensible et apprentissages conscients, qui m’a permis de me construire et d’inventer une manière de photographier qui me ressemble.
Une photographie libre, humaine, sans artifice. Une photographie naturelle, dans ce qu’elle a de plus sincère et de plus puissant.
Aujourd’hui, je ne fais pas “juste” des photos. J’accompagne les familles à créer le patrimoine visuel dont leurs enfants auront besoin pour grandir. Des images qui les relient. Qui racontent. Qui réconfortent.
Et ce chemin-là m’a aussi permis d’accompagner autrement : les professionnel·les, les créateur·rices, les indépendants qui veulent se montrer, communiquer, exister en respect avec ce qu’ils sont profondément. Je les guide pour créer des images et une présence alignée, sensible, sincère. Parce que se raconter avec justesse, c’est déjà se libérer.
Et si je devais résumer tout ça en une phrase ?
Je dirais simplement : je fais des images qui prennent soin. De vous, de vos souvenirs, de votre vérité.
Et si vous pensez que c’est ce qui est fait pour vous, parlez-moi de vos envies, de votre projet et de vos valeurs juste ici.



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