Mon parcours pour devenir photographe professionnelle

25 Jan 2023 | Mon histoire

Chers clients, collègues ou curieux, je vous présente dans cet article mon parcours pour devenir photographe professionnelle.

Si vous ne me connaissez pas, je m’appelle Sara Ami et je suis photographe Freelance depuis 2012. Je fais de la photographie dite « sociale ». Ce qui veut dire que je pratique la photo de grossesse, de famille, de couple, de mariage, de bébé, de professionnels…

Aujourd’hui, j’ai un univers très affirmé et une approche très personnelle de la photographie. J’ai un style simple & naturel. Je suis « connue » pour mes séances en pleine nature et dans les paysages de Provence. Et j’ai développé mon approche à moi pour mettre à l’aise et faire en sorte de faire de belles photos sans que personne n’ait besoin de savoir poser. Mais vous allez voir que ce n’est pas arrivé du jour au lendemain et que j’ai dû beaucoup cheminer pour en arriver là.

Ici, vous allez donc découvrir comment je me suis lancée en tant que photographe auto-entrepreuneure. Comment j’ai mal commencé. Comment j’ai évolué. Et comment je me suis transformée. Sans filtre et sans détour, je vais vous partager mon humble parcours.

C’est parti !

Comment suis-je devenue photographe professionnelle ?

Commençons par le début. Et attention, spoiler alert : mon déclic n’a rien eu d’un plan de carrière réfléchi.

Mon secret pour devenir photographe professionnelle ?

L’INCONSCIENCE ET LA NAÏVETÉ.

Oui, vraiment. J’avais 20 ans, la tête pleine de rêves et les pieds… absolument nulle part. Je m’amusais à photographier ma copine, et bim, l’idée a surgi comme une évidence : « Et si j’en faisais mon métier ? »

  1. Je suis en année sabbatique après un Bac ES et quelques essais d’études qui ont fait… pschitt. Pas de plan B. Pas même de plan A en fait. Mais un appareil photo dans les mains et l’envie de créer.

À ce moment-là, je faisais des petits boulots à côté pour payer les factures et je postais mes portraits sur Facebook. Et là, surprise : des gens que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam m’écrivent pour me demander s’ils peuvent poser. Puis des familles. Puis encore d’autres.
Je me suis dit :

« Ah bon ? On peut faire ça ? Être photographe comme ça, juste parce qu’on aime ça ?« 

Alors j’ai foncé.

En février 2012, je deviens officiellement photographe auto-entrepreneurs. Sans business plan. Sans formation. Juste avec l’envie.

Devenir photographe professionnelle : de la galère à la transformation

  1. Je suis lancée. Et je rencontre aussi l’amour de ma vie – oui, cette année-là était plutôt intense- .

    Spoiler n°2 : les débuts de mon activité de photographe professionnelle sont loin d’être faciles. Je ne sais pas gérer une entreprise, je suis encore en pleine exploration côté technique photo. J’investis tout ce que j’ai dans du matos, je transforme une pièce chez mes parents en pseudo-studio photo et je rame comme beaucoup d’entrepreneurs au démarrage.

studio photographe professionnelle

Les perspectives de vie auprès de mon amoureux me motivent et je prends un emploi à coté, un peu plus tard, pour investir plus sérieusement dans du matériel (encore) et des formations. – Hallelujah, je comprends qu’il faut que j’aille plus loin !

En 2014, on part tous les deux pendant 2 mois dans un RoadTrip improvisé aux Etats-Unis. Et je reviens boostée comme jamais. Parce que là bas, je participe au célèbre évènement qu’est la WPPI et que changer d’air, ça fait aussi pousser des ailes.

Je rentre en France et suis donc toujours photographe professionnelle généraliste. Je fais autant de portraits, que de mariages et de photos de famille. Je m’inscris à mon premier salon du mariage et explose ainsi mon année 2015 !

À ce moment là, je suis heureuse car je me débrouille vraiment bien en photo et que mes clients sont contents. Je suis toujours en double emploi car j’ai un objectif : ouvrir un vrai studio photo !

Je me débrouille en tant que photographe de mariage et de famille, mais le style de mes photos reste assez classique.

Je fais la différence par ma personnalité mais mes images manquent encore de quelques choses à mon goût. – Elles manquent encore beaucoup de technique aussi, avouons-le.

Quand la maternité devient fantasme…

À ce moment-là de ma vie, je suis sur tous les fronts. Deux boulots. Des week-ends à enchaîner les mariages. Une entreprise à faire grandir. Et malgré tout ça, un autre rêve prend de plus en plus de place dans un coin de ma tête et surtout, de mon cœur : devenir mère.

Depuis toute petite, c’est un désir ancré, viscéral. Alors dès que l’idée devient plus concrète avec mon amoureux, je me jette dans la marmite du contenu en ligne. Pinterest devient mon nouveau meilleur ami. Je scrolle, je collectionne, je fantasme…

Je dévore les blogs de maternité, les récits d’accouchement tout doux, les listes de prénoms, les « essentiels pour bébé ». Je passe des heures à observer des photos sublimes de femmes enceintes, de nouveau-nés emmaillotés dans des plaids en laine bio, de familles au complet sur des draps blancs immaculés.

Et là, je me dis :

“C’est ça que je veux vivre. C’est ça que je veux photographier.”

Sauf que… Ce que je regardais, c’était du rêve mis en scène. Du coton, du bois flotté, des bébés qui ne pleurent jamais, des mamans qui sourient en allaitant à 3h du matin avec des joues roses et zéro cernes.

C’était doux, c’était inspirant… mais c’était complètement idéalisé. En fait je suis arrivée dans le monde de la maternité comme une enfant dans le monde de Disney. Hors de la vraie vie. Un monde dans lequel je voulais plonger de tout mon être.

Quand la maternité transforme…

2016. Ma fille est née.
Un tsunami d’amour. Et un sacré séisme intérieur.

Car on ne vous dit pas que la maternité n’est pas un décor Pinterest. On ne vous dit pas qu’on peut se sentir seule, fatiguée, déstabilisée. On ne vous dit pas que l’intensité de ce lien-là peut aussi faire remonter plein d’autres choses. Que c’est à la fois sublime… et terriblement dur.

Je suis tombée amoureuse de ma fille, mais je me suis aussi sentie dépouillée. Et ce rêve de maternité que j’avais si bien scénarisé m’est revenu comme un boomerang :

“Mais où est passée la douceur pastelle que j’avais vue sur Instagram ? Pourquoi ce rôle de mère me secoue autant ?”

Et surtout : pourquoi mes images – aussi jolies soient-elles – ne racontent-elles pas ce que je vis vraiment ?

À cette époque, je photographie encore en studio. Je m’essaie à la photo posée de nouveau-nés : les paniers, les bonnets, les décors, les petites mises en scène. Je fais comme « il faut faire ». J’achète des robes de grossesse qui clauqent, des voiles qui volent. Je suis encore dans l’esthétique rêvée, dans la photo qui plaît.

Mais dans l’intimité de ma maison, je photographie ma fille autrement. Je la prends en photo dans le bain, dans les bras de son père, quand elle crapahute ou qu’elle éclate de rire. Et c’est là que quelque chose commence à germer doucement.

“Et si c’était ça, ta vraie façon de photographier ?”

Cette voix va finir par prendre toute la place dans ma tête. Mais avant ça, il me faudra encore quelques détours, quelques formations, et un sacré chemin intérieur. Ja parle un peu plus précisément dans mon article : Mon histoire personnelle avec la photographie naturelle qui complète très bien celui-ci, si jamais mes réflexions vous intéressent.

C’est d’ailleurs à cette période là que je participe à ma plus grosse formation pour devenir photographe professionnelle : Photocoach. Avec mon bébé au sein, je grandis professionnellement. Et en 2017, j’ouvre enfin mon studio et mon rêve se réalise.

photographe professionnelle grossesse var

De photographe spécialisée à photographe de l’authenticité 

 l a fallu du temps pour que cette petite voix s’impose. Elle était là, en sourdine, pendant que je continuais mes séances en studio, pendant que je mettais en scène des bébés dans des contenants mignons. Elle chuchotait pendant mes retouches, pendant que je choisissais LA photo parfaite à publier.

Et puis un jour, je n’ai plus pu l’ignorer.

Parce que plus je regardais mes photos de famille — les miennes, celles prises à la volée, sans mise en scène, sans lumière artificielle — plus je sentais que c’était que résidait l’émotion vraie.
Pas dans le coussin bien plié ni dans l’éclairage au millimètre, mais dans l’éclat de rire imprévu, la petite main qui attrape la vôtre, les cheveux mouillés à la sortie du bain.

Et ce constat m’a frappée de plein fouet :

Les images qui me bouleversent le plus… ce sont celles qui ne sont pas parfaites. Mais qui sont vraies.

Et en parallèle ? Je me rends compte que 80 % de mes clientes me demandent des séances en extérieur. En pleine nature. Sans chichi. Même si je continue à communiquer sur mon studio, ce sont les herbes hautes, les pinèdes et la lumière dorée qui font vibrer les familles qui viennent à moi. 

Alors j’écoute.

En 2019, je prends une grande décision : je ferme mon studio photo.

Ça peut paraître anodin, mais c’est un pas immense. Fermer un lieu que j’ai mis des années à ouvrir. Dire non à un modèle qui rassure. Dire oui à ce que je ressens profondément, même si ça veut dire avancer sans filet.
Mais dans le tumulte de ce choix, une autre voix monte : la culpabilité, le doute. Parce que je n’assume pas encore pleinement. Parce que le monde professionnel me semble formaté, et que j’ai l’impression de ne pas rentrer dans les cases.

Je continue à photographier, oui. Mais je suis épuisée. Vidée. Sept ans de remises en question, de double casquettes, de réinventions permanentes. Je suis à bout de souffle. J’ai besoin de temps, de recul, d’espace.

Puis le deuxième bébé… et le confinement.

Quand on parle de chamboulement, on peut dire que 2020 n’a pas fait les choses à moitié. Un deuxième enfant à venir. Une pandémie. Le monde qui ralentit. Et moi, qui me dis :

“Et si j’en profitais pour faire une vraie pause photo ?”

Alors, je stoppe tout. Je me retire.

Mais pas longtemps… parce que l’énergie créative, elle, ne dort jamais très loin.
Avec mon compagnon, on imagine une autre aventure : des cubes en bois pour enfants, faits maison. Je crée un compte Instagram, on poste nos premiers produits, je m’amuse à faire les visuels… et là, tout s’emballe. 0 à 4000 abonnés en quelques semaines. Des commandes tous les jours. Une boutique en ligne. Une nouvelle vie.

Sauf que… ça ne me nourrit pas vraiment.
Ce que j’aime, ce n’est pas l’envoi des colis. Ce n’est pas la logistique.
C’est la photo. C’est le lien. C’est la communication. C’est l’émotion.

Je reprends donc l’appareil. D’abord doucement, pour moi, pour mes enfants. Puis un peu plus. Et puis en 2022, je reviens. Officiellement. Pleinement. Sereinement.

Mais cette fois, tout est différent.

photographe professionnelle

Reprenre le métier de photographe professionnel à mon ryhtme

Le retour à la photo n’a pas été une évidence.

Il n’y a pas eu de déclic magique. Il n’y a pas eu de grande révélation.
Il y a eu du silence. De l’attente. Et beaucoup d’introspection.

Cette pause imposée par le confinement, combinée à la naissance de mon fils, a agi comme un sas. Un sas entre ce que j’étais en train de devenir par automatisme et ce que j’avais profondément envie de construire.

J’ai pris le temps de me poser. De me demander :

Pourquoi je fais ce métier de photographe professionnel, vraiment ?
Qu’est-ce qui me fait vibrer ?
À quoi je veux contribuer ?

Et pour la première fois depuis longtemps, j’ai arrêté de courir. J’ai arrêté de produire, de publier, de répondre aux attentes. Je me suis regardée en face, avec mes doutes, mes failles, mes désirs profonds. Et j’ai laissé tout ça mijoter.

Ce qui a émergé de cette introspection, c’est une vision plus claire. Je ne voulais plus seulement « faire de la photo ». Je voulais porter une intention. Créer un univers. Me sculpter un métier sur mesure.

Je voulais aussi que mes enfants comprennent un jour pourquoi je fais ce que je fais. Je voulais qu’ils voient que réussir, ce n’est pas rentrer dans un moule mais oser faire les choses à sa manière. Et que parfois, il faut faire un pas de côté, se perdre un peu… pour mieux se retrouver.

Une reprise alignée

Alors au printemps 2022, j’ai repris mon activité photo. Mais pas comme avant.
Pas sur les chapeaux de roues. Pas en copiant ce qui se faisait. Pas pour « relancer la machine ».

Je suis revenue en pleine conscience. Avec un style que j’assume. Avec une communication alignée à ce que je ressens. Avec une posture d’entrepreneure qui choisit ses projets au lieu de les subir.

Je me suis construite un socle : Des valeurs claires. Une clientèle de cœur. Des offres cohérentes. Et surtout : la conviction profonde que ce que je propose a du sens.

Je ne suis pas revenue pour tout le monde. Je suis revenue pour ceux et celles qui cherchent à garder trace du vrai. Pour les familles qui veulent se souvenir de l’essentiel. Pour les femmes qui veulent se voir autrement. Pour les moment qu’on ne veut pas oublier.

Je suis donc revenue. Plus confiante. Plus stable. Plus moi. Et c’est dans ce nouvel élan que j’ai osé… m’engager encore davantage.

Mais ça, je vous le raconte juste après.

Mars 2025 : je deviens photographe portraitiste de France

Une fois revenue à la photo avec cette nouvelle clarté, j’ai ressenti l’envie d’aller plus loin.
Pas pour prouver quelque chose aux autres. Mais pour me prouver à moi-même que j’étais prête à assumer pleinement ma place.

Pas seulement celle de photographe indépendante dans son coin, mais celle d’une professionnelle engagée, ancrée dans son métier et consciente de sa légitimité.

Alors j’ai rejoint la FFPMI, la Fédération Française des Photographes et Métiers de l’Image.
Un espace encore très marqué par la photo de studio, la technique millimétrée, les codes académiques… et où on ne croise pas souvent de profils comme le mien. Mais j’y suis allée. Parce qu’il faut bien que certains ouvrent la voie, non ?

Et puis j’ai vu passer l’appel à participation pour le titre de Portraitiste de France.

Sur le papier ? Ce n’était pas pour moi.

Les critères ? Très rigides. Très studio. Très loin de mon approche centrée sur la spontanéité et l’émotion. Mais justement. C’est là que j’ai eu envie d’y aller. Pour montrer qu’il existe d’autres manières d’exceller. Pour porter la voix de tous les photographes qui n’osent pas, qui se sentent « à côté », qui pensent qu’ils ne sont pas « assez » pro parce qu’ils n’ont pas de fond noir ni de flash dernière génération.

J’ai présenté un dossier ultra personnel. Des photos en lumière naturelles, en extérieur, dans un supermarché et mêle devant un frigo ouvert.

Et… j’ai eu le titre de Portraitiste de France !

Sans studio. Avec mes valeurs, mon style, ma vision. Et ce jour-là, j’ai ressenti une immense fierté.

Pas seulement pour moi. Mais pour tous les photographes qui créent avec le cœur. Pour mes collègues de l’ombre qui doutent  mais qui tiennent bon. Pour mes clients aussi, qui m’ont suivie dans chaque tournant, chaque évolution. Et pour mes enfants, enfin. Parce qu’un jour, ils comprendront ce que cela signifie que d’oser être soi — même quand ce n’est pas le chemin le plus balisé.

mon parcours pour devenir photographe

Je suis donc photographe professionnelle et mon métier c’est révéler l’authenticité

Et j’en suis fière !

Je sais réellement pourquoi la photographie est importante à mes yeux aujourd’hui. Alors que je m’étais lancée sans aucune raison auparavant. Les choses n’arrivent pas au hasard parait-il ! J’y crois maintenant.

Et lorsque je me suis questionnée sur le sens qu’ont les photographies pour moi et que j’ai observé mes propres expériences avec elles, j’ai compris. Et c’est ce que j’approfondis ici justement : Mon histoire avec la photographie naturelle

En attendant, je vous souhaite l’harmonie dans le déséquilibre de la vie. Je vous souhaite le bonheur et des tonnes de photos souvenirs évidemment !

Sara, votre photographe professionnelle du Sud.

PS : Si vous êtes photographe ou futurs, que mon parcours et mon approche vous inspire, sachez que je peux vous aider ! Découvrez mes sessions de coaching business photo et posez-moi toutes les questions nécessaires ☺️.

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